"Quand tout le monde entier te pousse à bout, tu te dois de le pousser encore plus."

Cette phrase, elle se la remémorait chaque jour, comme un mantra, une prière à laquelle on apporte trop d'importance. Un canalisateur des vagues débordantes d'émotions dévastatrices. Une ultime motivation à continuer d'avancer toujours plus loin, à ne jamais s'arrêter.
Souvent, ce mantra était suivi du grand classique "Marche ou crève."

Bien sûr, personne ne naît en pensant que la vie est un combat constant, qu'il faut savoir être la pire pour survivre, la pire pour réussir. Ce n'est pas enfant que l'on développe une mentalité de destructeur.
Pourtant, on pourra dire tout ce que l'on veut, Catherine Delmondo, issue de la lignée du même nom, aura eu une enfance facile. Deux parents aimants, des domestiques pour se plier au moindre de vos souhaits, et des montagnes de jouets à ne plus savoir qu'en faire. Catherine est l'unique enfant du couple Delmondo, qui n'étaient pas censés pouvoir en avoir un. Un "miracle de la vie", voilà ce qu'elle était à leurs yeux.
Mais comment passes-t-on d'enfant chérie à petite garce sans scrupules ? Il ne faut, pour cela, que quelques éléments venant perturber la vie sans histoire d'une gamine. Le premier événement venant perturber le cours de sa vie se déroula le 18 juin 2003, dans la maison familiale. Une simple dispute de couple ayant par la suite mené à la chute tragique de Sylvia Delmondo, sa mère, depuis le balcon du deuxième étage. À la suite de cela, son père sombra dans l'alcool, et elle vécut pendant une année dans un silence quasi-complet. Le 3 janvier 2004, aux alentours de onze heures du soir, son père, encore sous l'emprise de l'alcool, mis accidentellement le feu à la maison. Alors qu'elle avait pu sortir de justesse avec son père, Catherine observait les domestiques brûler et hurler de douleur, les chiens gratter aux fenêtres en cherchant une échappatoire. L'année suivante, à ses 7 ans, elle fût emmenée par les services sociaux, et placée en internat, où elle y restera jusqu'à sa majorité. Après avoir passé deux ans sans prononcer le moindre mot, elle commença à suivre les mauvaises personnes. Celles qu'elle jugeait les plus fortes, les plus libres...

Les années défilèrent, toujours semblable à une compétition pour l'adrénaline, pour la survie, pour le danger. Pour la peur. Qui dépasserait le record du couvre-feu ? Facile. Qui raserait la tête de cette pauvre fille nouvellement arrivée ? Facile. Qui volerait l'arme d'un flic, juste pour s'amuser à tirer dans les bois  ? Moins facile, mais toujours faisable... Avec un peu de vice et de manipulation, tout est faisable. Quand le diable est dans l'âme, rien n'est inaccessible. Ainsi, Catherine développa de plus en plus son côté manipulateur, égocentrique, moqueur... Néanmoins, elle apprit également à respecter au mieux ses "alliés", et à les protéger, coûte que coûte. Parfois même, pourrait-on le dire, au péril de sa propre vie.