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On m'a demandé, en trente-et-une années d'existence, ce que je retenais de beau, de bien... Quels étaient mes précieux moments, ces souvenirs que je devrais tant chérir ? 

Et j'ai réfléchi. 

Longtemps. 

Trop longtemps.

Au final, je n'ai pas répondu.

StillDaughter
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En fait, je retiens surtout le mal que j'ai pu faire, les vies que j'ai prises, au nom de l'Amour. Du vrai, et du bel amour... Celui qui n'existe pas. 

L'Amour, au final, c'est le Père-Noël des grands. On espère tous un jour recevoir sa visite, et ses magnifiques cadeaux. On prie pour qu'il vienne, et reste, ne reparte jamais. Parce qu'on sait qu'on sera bien avec, que tout sera plus simple et plus beau.

C'est drôle. On ne l'a jamais rencontré, et on est persuadé que ce ne sera que bénéfique. Et que ça existe. 
Je ne sais même plus si je parle de l'Amour ou du Père-Noël, à ce stade là. 
De toute façon, dans les deux cas on se réveille un beau matin, et tout a disparu. Toute la magie s'est envolée, emportant avec elle une partie de notre passé, nos rêves, nos espoirs. Adieu Père-Noël, adieu Amour Eternel.

Qui est assez con pour y croire, de toute façon ?

...

Moi, sûrement.

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J'ai juste été une pauvre idiote, suppliant pour quelque chose auquel elle ne pouvait prétendre.

 

Et je le regrette, aujourd'hui. 


Amèrement.

J'ai versé assez de larme pour créer un océan, mon esprit a exprimé suffisamment de rage pour mettre feu à une forêt entière. Mes mains ont prit vies après vies, sans le moindre remord. 
Mais mon cœur, lui, n'a toujours voulu qu'aimer, et être aimé, aussi futile que cela puisse paraître. 

J'ai appris, avec le temps, que l'amour ne se force pas. Qu'il est libre comme l'air, vagabond, sauvage. Capable d'apparaître un jour pour fuir le lendemain. 
J'ai appris qu'il y a toutes sortes d'amour. Du plus toxique au plus magnifique. Du plus tragique au plus bénéfique. 

Les miens se sont toujours terminés en tragédie.

 

Et je crois que j'aimerais que ma vie se termine ainsi. 


En belle tragédie. 

 

Dans un final des plus pitoyables. 

 

À l'exacte image de la merveilleuse mascarade dans laquelle j'ai toujours vécu. 

 

Puisque je ne peux être aimée, ni même appréciée; que personne ne se rappelle de ma simple existence, que je ne suis rien pour personne, alors, pourquoi résister ? 

 

Ma solitude va me tuer, et j'en ai assez de pleurer.

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